« S’exprimer » c’est « rendre manifeste par toutes sortes de signes (langage écrit, oral, geste, attitude, réaction émotionnelle, etc.), de façon volontaire ou non, ce que l’on est, pense ou ressent » (CNRTL). S’exprimer peut alors prendre plusieurs sens : revendiquer, expliquer, manifester, extérioriser. « S’exprimer » est un droit mais aussi un pouvoir et peut devenir un devoir. L’expression est l’essence de nos sociétés, elle les façonne, permet le questionnement, les débats et les changements.
La crise sanitaire a bouleversé nos modes d’expression, les a interrogés, malmenés et parfois même limités. La pandémie a entraîné une concentration des débats autour d’un même sujet, donnant l’impression d’un monde à l’arrêt, confiné. Peut-on dire que la pandémie mondiale et le confinement qui en a découlé dans de nombreux pays ont mis à mal l’expression ? Je dirai qu’elle les a plutôt réinventés, repensés, étayés. Ce magazine se veut dans cette continuité : questionner, débattre, interroger nos sociétés.
L’expression est centrale et bouleverse nos quotidiens, nos modes de pensée, par les réseaux sociaux, les écrans, les manifestations, les soulèvements. Des combats communs fondés sur des inégalités, des injustices, des crimes traversent nos sociétés : du Black Lives Matter aux marches contre les violences sexistes et sexuelles. L’écologie, les discriminations, l’injustice, les abus gouvernementaux sont tant d’objets de combats communs. « Quand le peuple perd l’espoir, sa colère finit toujours par s’exprimer. », Jacques Chirac.