Depuis la fin du XVIIIe siècle, en France, et plus largement en Europe, s’est développé un intérêt grandissant pour la santé des travailleurs. Loin de l’idéal d’un État philanthropique, ce sont bien les intérêts économique et politique qui guident les réformes sanitaires. À la lecture de sources émanant de l’État, on remarque très souvent que la santé est secondaire dans les prises de décision, à l’exception de certains cas. Sous l’Ancien Régime, lorsqu’il s’agit des marins du roi, de sa force navale et ainsi de sa puissance, rien n’est plus important que de les préserver, les soigner et les remettre sur pied le plus vite possible. En effet, ces gens de mer sont indispensables pour faire tourner la machine de guerre du roi, ils revêtent alors une importance capitale pour l’État. En ce qui concerne le « peuple » du siècle des Lumières, la stratégie de l’État se tourne vers la tradition de la prévention et de la moralisation des mœurs ou « police médicale » qui se font de plus en plus importantes. Arlette Farge a pu écrire ai