Beyrouth, 4 août 2020, dix-huit heures et huit minutes, une première explosion secoue le quartier nord de la ville. Puis, rapidement, une seconde détonation ébranle cette fois-ci l’ensemble de la capitale libanaise. Moins d’une semaine plus tard, le 8 août, Hassan Diab, le premier ministre du pays, fait une déclaration à la nation où il annonce sa démission. En quatre jours, les manifestations et les enquêtes judiciaires ont paralysé le système politique libanais, provoquant peu à peu son éclatement. De facto, dans quelle mesure une explosion portuaire a-t-elle pu provoquer la chute d’un gouvernement ?
Tout d’abord, il convient de prendre de la hauteur pour comprendre sous quelle forme s’est dessinée le territoire du Liban actuel pour devenir un espace portuaire de premier plan en Méditerranée. Effectivement, aujourd’hui la place du port de Beyrouth dans les échanges commerciaux ne surprend plus personne, il s’est imposé comme une plaque tournante du commerce méditerranéen oriental. Cet élément résulte d’une longue c