Comme cela fut indiqué dans le cadre d’un précédent point d’actualité, il fut réfléchi et instauré de nouvelles formules pour les prochains « articles phares ». En guise de rappel, il fut choisi de rassembler des contributrices et contributeurs de disciplines différentes pour étudier des thématiques communes dans l’objectif de gagner en richesse conceptuelle et réflexive en renforçant l’interdisciplinarité et l’échange. En partant de cela deux articles phares proposant cette nouvelle formule furent rédigés de manière conjuguée entre plusieurs disciplines sur des sujets vifs dans notre actualité.
Dès lors, le premier article fut traité par des contributrices, à savoir Carmen Meslier et Alice Lebas avec la participation de Violette Garçonnet, et un contributeur, Clément Defruit, et propose un croisement des savoirs et des pratiques issus des disciplines sociologique et psychologique. Ils ont traité dans cet article de la transidentité, nommant leur travail de la manière suivante : « Penser les transidentités comme des crises individuelles et collectives ? ». Le titre en lui-même, tout comme le collectif qui travailla à sa rédaction, met en exergue toute la richesse et la complexité d’un tel sujet. La psychologie travaille de manière majoritaire sur des faits de l’ordre de l’individualité, ce qui touche un individu, le caractérise d’un point de vue de sa mentalité et des comportements induits par la structure de cette dernière. De manière concomitante et opposée, la sociologie interroge des données davantage collectives, dans le sens où elle évalue la manière dont un individu peut évoluer dans une société et la façon dont cette dernière peut influencer ces parcours individuels. L’imbrication entre la sociologie et la psychologie permet de se rapprocher de ces mécanismes propres à l’action de « penser » la transidentité, non seulement à l’échelle des individus vivant « une crise du genre » mais aussi à l’échelle de la société qui peut structurer les formes de débats et les représentations sur ces questions.
Le second article phare fut élaboré par deux contributeurs, Alexis Polidore et Clément Defruit, respectivement issu des disciplines historique et sociologique. Ce dernier propose une analyse du traitement médiatique des cas de suicides d’étudiant·e·s en 2021, ce qui explique le titre attribué à cet écrit : « Perspective socio-historique du suicide d’étudiant·e·s en 2021 : Une crise sociale étouffée qui traverse le temps ? ». Par ces termes il est aisément identifiable toute la tension que soulève une telle recherche interdisciplinaire, analyser le traitement des suicides d’étudiant·e·s avec une démarche diachronique, plus ou moins induite par l’apport de la discipline historique, et synchronique, grâce à une fine observation socio-historique de sources médiatiques, par un corpus de sources révélateur de paradoxes multiples qui toutefois dégagent une logique de fond. En conséquence, les contributeurs ont décidé de raisonner autour de la problématique suivante, « dans quelle mesure l’actuelle représentation médiatique des cas de morts volontaires de la sphère étudiante soulève-t-elle de nombreuses contradictions, oscillant entre l’étouffement de la voix du suicidé et la reconnaissance d’un acte fort, tout en s’imbriquant dans une logique systémique ? ».
Ces deux « articles phares » ont fait l’objet de longs travaux rigoureux et s’étalent, de fait, sur un nombre de pages conséquent. Ils peuvent donc être utilisés à plus d’un titre en qualité d’articles scientifiques ou d’outils pour appréhender des mécanismes sociétaux actuels.